Retour aux sources du mal...
Quelle diablerie que ce jeu… Mais quelles sombres machinations se trament dans les locaux de Blizzard ? Quels rituels noirs incluant sacrifices de vierge ou de bélier, quels incantations aux dieux du jeu vidéo ?
Nous sommes en 2012 et le drame surgit à nouveau. Sous ses allures de bête jeu à massacrer sa souris, la série Diablo va encore briser des couples, tuer des coréens et ruiner des vies… Et le mieux c’est qu’avec cette recette déjà utilisée, et bien les développeurs de Blizzard avaient déjà tous les ingrédients à leur portée…
Un gameplay (trop) simplifié...
Si Diablo 2 pouvait se résumer à 3 actions : clic gauche (tir) / Clic droit (loot) et de temps en temps attribution des points de compétence, Diablo 3 repense entièrement le gameplay et propose quelque chose d’encore plus simple : clic gauche, clic gauche, clic gauche et clic droit (loot).
Oui parce que bon, attribuer des points de compétences ça pourrait nuire à la bonne compréhension du titre pour la plèbe voulant se lancer dans les Dungeon Crawlers.
Car commençons par ce qui fâche : la simplification à l’extrême ! Les niveaux montent tout seuls, les compétences aussi, et la seule « personnalisation » (ou Build pour les adeptes) et bien ce sont les choix des sors et de leurs runes associées… Tout en sachant qu’évidemment on peut remettre le tout à 0 et recommencer autant que l’on veut !
Si le coté « maitrise complète » du personnage (pas de choix définitifs) est l’argument, certes défendable, des développeurs il ne faut quand même pas pousser mémé dans les orties !
Et mémé ben justement elle a des orties jusqu’au front ! Car si cette suite s’inscrit dans la digne succession de la série, elle apporte avec elle une multitude de petites choses que l’on aurait bien laissé aux enfers…
La roue de la fortune...
Je n'ai pas encore parlé de la forge ou de la Jouaillerie... Si cette dernière est tout à fait exploitable et classique (bien que couteuse mais bon...) la première est une sorte de loterie ! Vous faites évoluer votre forgeron, puis avec l'aide d'ingrédients divers et variés (et plus on va loin dans le jeu plus c'est rare) saupoudré d'une bonne dose de blés (pareil plus on va loin plus ça raque !) vous lui faites crafter un morceau d'armure ou une arme... Et là c'est le drame ! Pourquoi ne pas avoir fait en sorte que les armes ait un tant soit peu d'intérêt pour la classe jouée ? Quel est l'intérêt de claquer 50 000 pièces d'or et une tonne d'ingrédient pour se retrouver avec un plastron inutilisable ? Du coup je n'utilise plus la forge, lui préférant le loot ou l'Hotel des vente (j'y reviendrais).
Drogue dure...
Ceci dit Diablo 3 c’est un jeu auquel « plus on joue, plus on a envie de jouer ». Car si le principe est con comme la lune : « Tu cliques et tu loot », il faut avouer que le concept est vachement accrocheur… On commence en se stuffant avec une armure de merde, puis on trouve un plastron de merde ++ (un peu mieux donc) et du coup on change puis on choppe une épée qui met un dégât par seconde de plus puis on trouve un objet magique et là paf, on est tombé dans l’escarcelle de Blizzard.
Parce que si les développeurs ont réutilisé la bonne vieille recette de mémé pour faire la soupe, ils en ont aussi peaufiné chaque étape pour nous rendre dépendants très rapidement.
Ainsi la progression est si douce que l’on avance sans soucis aucun… Oh bien sur il y’a bien 1 ou 2 passages retors dans le jeu mais rien de bien compliqué et du coup pas de frustration, rien, on monte ses stats, on grimpe les levels, on trouve du stuff et on finit le jeu une première fois…
Mais là où c’est fort de café, c’est qu’en recommençant le jeu en NG+, on se retrouve dans une difficulté supérieure, avec des loots plus costaud, et bien évidemment on continue de monter ses levels. Et des niveaux de difficulté il y en a 4, allant du facile jusqu’à saillie au sel de Guérande.
Et comme vous le devinez plus on avance, plus on a du matos de fous, plus on jouie à l’idée de monter son DPS (dégâts par seconde) du moins jusqu’à arriver en difficulté max, c'est-à-dire Armageddon.
Car là cher lecteur, si tu n’as jamais appelé maman à l’aide dans un Hack’n Slash, tu vas comprendre. Si jusque là tu pouvais te balader en n’utilisant exclusivement que ta main droite, et bien en Armageddon c’est raté. Véritable niveau hardcore réservés aux plus fondus, ce dernier cran de difficulté va en faire voir de toutes les couleurs même aux plus acharnés.
Un challenge passionnant à plusieurs, un vrai mode de fou furieux où l’erreur est rarement permise. Il faudra du temps, de l’adresse et des combinaisons maitrisées à l’extrême pour parvenir au boss final.
Et pour réussir à massacrer Diablo en Armageddon… Et bien il y a une méthode très simple : l’Hôtel des ventes.
It's a trap !!!
Car oui pauvre noob, tu pensais trouver du stuff de qualité par toi-même ? Tu pensais pouvoir te fritter avec des packs élites de la mort qui tue seulement avec ton Arbalète trouvée dans une jarre ? Ah ah ah, laisse-moi rire ! Pour terminer cette ultime épreuve, tu vas passer à la caisse ! Ah ? Tu n’as plus de pièces d’or et tu ne veux pas passer tes journées à massacrer du monstre pour en trouver ? Ne t’inquiète pas, le dernier patch est fait pour toi !
Car vu que tu es un acharné de Diablo 3 tu n’as normalement plus de copines, tu ne te laves plus et tu manges des pâtes… Du coup tu as en toute logique de quoi te sortir de cette galère sur ton compte en banque !
File donc sur l’hôtel des ventes et choisis de payer en Euro !
Bam
Oui cher lecteur, tout comme une jeune fille chez H&M, tu vas pouvoir payer du stuff virtuel à ton avatar virtuel avec de l’argent… Réel !
Comme un dealer expérimenté Blizzard t’a amené, avec l’aide de 100h de jeux, à payer en cash (ou te ruiner en pièces d’or) pour continuer ta progression car tu ne peux plus t’en passer.
Et après ?
6 ans de développement pour arriver à un équilibre parfait, une progression aux petits oignons, des lieux variés et la possibilité de jouer jusqu’à 4 en ligne. Diablo 3 a tout pour être le jeu de l’année. Dommage que le scénario ne tienne sur un timbre post et que la rejouabilité ne se justifie que si on veut, je cite un ami, « les plus grosses maracas ».
Au bout de 100h de jeux on se rend compte qu’on a fait que cliquer sur sa souris dans le but de tuer pour la 80ème fois le même boss, pour trouver une arme de mage boostant force et endurance que l’on va s’empresser de revendre aux PNJ contre de quoi réparer son armure et retourner au front. Car oui le loot étant aléatoire, on peut jouer un Barbare et ne trouver que des objets de sorcier… Ou pire que ça, des objets avec des compétences contradictoires !
Depuis peu les réparations coutent chers… Du coup on dépense beaucoup de pièces d’or pour remettre son équipement en état ! Et quand on a plus d’or… Et bien il y a les euros ! Je me fais provocateur en poussant le résonnement à l’extrême mais l’idée est là…
En conclusion
Attention cependant ce jeu est quand même un très bon jeu, à condition d’être raisonnable et de l’utiliser comme il se doit. Jouer à plusieurs est jouissif et trouver une bonne combinaison de sors et capacité est très intéressant. Les 5 classes (barbare, sorcier, féticheur, chasseur de démon et moine) sont toutes bien différentes à jouer avec des capacités très spécifiques.
Coté rendu visuel le jeu est très beau mais souffre de lags… Dus à la connexion internet obligatoire pour jouer, même en solo. Une aberration encore une fois : obligation d’avoir internet, obligation que ça marche (merci l’erreur 37), obligation d’avoir une bonne connexion.
Sous sa plastique prometteuse et ses atouts majeurs, Diablo 3 se traine avec lui les lacunes de la génération actuelle. Un DRM caché sous la forme d’une sale excuse, une liaison malsaine avec l’argent… Bref le piège classique qui va encore rapporter gros… Et comme ça marche pourquoi se priver hein ?
Oui je suis critique et pourtant j’ai passé pas loin de 80h sur le jeu au total. Parce que le jeu est bien et ça je l’ai dit, mais son coté rapport au pognon est carrément saoulant. L’hôtel des ventes en pièces d’or n’est pas à jeter complètement car cela reste dans le jeu et tant qu’à faire autant revendre à quelqu’un qui a besoin plutôt qu’à un PNJ, mais passer sur de l’argent réel casse complètement le trip. Oh certes on n’est pas obligé de le faire, pas de couteau sous la gorge hein… Mais tout de même… Un jeu que je vais continuer en multi avec les potes car finalement c’est là son atout principal !